Apprendre un style architectural unique en son genre "Le Pop Art" avec Roy Lichtenstein

Contexte et analyse de l'œuvre

Le contexte

La seconde guerre mondiale a pris fin, mais a fait place à la Guerre Froide. Les États-Unis et l’URSS s’opposent en silence, le conflit idéologique entre communisme et capitalisme gronde entre les deux grandes puissances… C’est ce contexte qui influence les artistes de l’époque et donne naissance au Pop Art dans les années 50.

Dans les années 60 et 70, les artistes Pop Art commencent à vraiment faire parler d’eux et d’autres mouvements voient aussi le jour, comme le nouveau réalisme en France. Les courants artistiques reposent de plus en plus sur une perception critique du monde environnant et des contemporains. Le principe général ? Critiquer la société de consommation et dénoncer l’influence néfaste des médias comme de la publicité sur les comportements de l’homme.

En tant que figure majeure du Pop Art, Roy Lichtenstein s’inspire à son tour des tensions et phénomènes de l’époque. Dès 1961, il réalise son premier tableau consistant en l’agrandissement d’une vignette de bande dessinée, sélectionnée dans un magazine. Le point de départ de toute une série d’œuvres créées à partir de la récupération de nombreuses images : « Comics », personnages de publicités, dessins animés ou imagerie populaire… Roy Lichtenstein n’en finit pas de puiser de la matière première partout autour de lui !

En 1962, il peut même profiter de sa première exposition individuelle et voir l’ensemble de ses toiles achetées avant même l’inauguration. Les collectionneurs de l’époque ne s’étaient pas trompés sur la nature unique de son œuvre…

L'analyse de l'œuvre

1. En termes de forme
Les œuvres de Roy Lichtenstein se caractérisent par un traitement bien spécifique de l’image originale. Qu’il s’agisse d’une vignette, d’une publicité ou d’un personnage de dessin animé comme le fameux Look Mickey (1961), ce qui importe, c’est avant tout la fidélité de la reproduction picturale. Entre 1961 et 1964, son œuvre s’homogénéise de manière spectaculaire. L’idée, au niveau du style, consiste à créer un effet de distance entre le modèle et celui qui regarde la toile. Les toiles Girl’s Romance, Secret Hearts, Drowning Girl en sont de parfaits exemples.

2. En termes de technique
Dans ses peintures, Roy Lichtenstein cherche à rendre compte des effets et motifs résultant des techniques de l’imprimerie contemporaine, mais aussi des contraintes publicitaires. Ses toiles deviennent reconnaissables entre toutes, on y trouve des hachures, des traits épais pour délimiter les dessins, de larges aplats de couleurs primaires réalisés à la peinture acrylique. Enfin, pour matérialiser les ombres et les reliefs, l’artiste peint des petits points très serrés. D’ailleurs, il invente même une technique de « masque » pour faire réaliser plus efficacement ses points de trame… par un assistant. Ainsi, Roy Lichtenstein donne une dimension plus « mécanique » à son travail et fait de ces points une réelle « marque de fabrique ».

3. En termes de signification
Les œuvres de Roy Lichtenstein représentent des personnages connus, réels ou fictifs, des motifs populaires ou tirés de l’imagerie commerciale, des objets du quotidien… Efficaces par nature, les images originelles qui inspirent ces toiles fascinent le créateur. Pourquoi ? Parce qu’il existe un réel contraste entre ces images « vides » de sensibilité et un contenu « rempli » d’émotion. Une forme de mise en abîme qui concentre tout vers un essentiel accessible et une force vitale unique, bien supérieure à l’Expressionnisme abstrait, encore en vogue à cette époque.

4. En termes d'usage
De New York à Cleveland en passant par Londres, Paris, mais aussi les villes d’Allemagne et de Belgique… Roy Lichtenstein est toujours resté en contact étroit avec la scène artistique américaine et internationale. Non seulement il a beaucoup enseigné, pratiqué divers métiers (dessinateur, décorateur de vitrines), mais il a également toujours travaillé à sa production artistique. Une ligne de conduite qui lui a permis de rendre son art accessible à chacun, tout en faisant passer sa critique ironique, voire spéculative, du monde environnant et de ses propres œuvres (Modular paintings, 1969 – 1970).