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Composer un paysage

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Cadrage, organisation, exposition… Composer un paysage impose de savoir observer, mais aussi de prendre, au bon moment, les meilleures décisions.

1. Rechercher le meilleur cadrage

Choisissez votre angle de vue : n’hésitez pas à vous déplacer de quelques mètres ou à rechercher une position dominante, pour prendre un peu de hauteur.
 

Définissez votre format 

- Vertical : pour souligner la verticalité de certaines lignes.

- Horizontal : abandonnez éventuellement le rectangle classique au profit d’un format plus panoramique pour traiter un paysage à faible relief (plage, plaine).

 

Cadrez votre composition : vous reproduirez seulement une partie de votre champ visuel.

- Aidez-vous au besoin d’un cadre cartonné évidé pour délimiter votre regard.

- Évitez de centrer la ligne d’horizon.

 

Composez avec la nature : choisissez les éléments qui délimiteront votre œuvre (falaises, arbres, routes…) et définissez les centres d’intérêt (village perché, personnages, etc.). Attention : ne les centrez jamais, car votre œuvre manquerait de relief et de vie !
 

Triez : éliminez les éléments parasites ; faites appel à votre imagination pour créer, au besoin, un centre d’intérêt supplémentaire…

 

Astuce : Guider le regard du spectateur

Un paysage réussi donne l’impression que l’on peut s’y promener, depuis le premier plan jusqu’à un centre d’intérêt situé en retrait.

Exploitez des lignes directrices naturelles : sillons de champs labourés, rangs de vigne…

Évitez de boucher le premier plan avec une masse horizontale (tronc couché, par exemple), sur laquelle l’observateur buttera. Placez si nécessaire une série de jalons visuels, que l’œil appréhendera successivement.

2. Organiser l’espace

Le premier plan a une grande importance dans la composition finale. Si votre principal centre d’intérêt s’inscrit en retrait, évitez de définir devant lui un sujet massif. Il peut simplement s’agir d’une animation (champ fleuri, par exemple). Ne le situez pas forcément dans la partie inférieure de l’œuvre. Un arbre bordant verticalement la scène constitue un premier plan fort, mais incite à regarder derrière.
 

Le lointain se confond généralement avec l’horizon. Les couleurs y sont plus sombres, bleutées, les formes se fondent et les contrastes s’atténuent. C’est le meilleur moyen de suggérer la distance.
 

Les plans intermédiaires : ils abritent et hiérarchisent les centres d’intérêt, en fonction notamment de leurs proportions.

3. Traduire les proportions

Un vaste espace en arrière-plan paraît minuscule comparé à un banal rocher posé juste devant vous. Cette évidence constitue pourtant l’un des principaux écueils rencontrés par le peintre paysagiste. Pour ne pas vous tromper :

- Vérifiez les volumes relatifs des différents sujets. Tenez un crayon à bout de bras et mesurez la hauteur et la largeur de chaque élément : placez la pointe du crayon à une extrémité, et votre doigt à l’autre.

- Reportez ces proportions sur votre esquisse.

4. Réussir les perspectives

Positionnez un point (appelé point de fuite) sur l’horizon et imaginez un faisceau de lignes convergeant vers ce point de fuite.

Inscrivez vos sujets à l’intérieur de ces lignes, avec des dimensions d’autant plus réduites qu’ils seront éloignés.

Cette perspective conique simple suggère que l’on appréhende le sujet de face. Pour des points de vue plus complexes (de côté et en plongée, par exemple), vous pourrez être amené à faire appel à deux ou trois points de fuite.

5. Choisir un éclairage

L’intérêt d’un paysage dépend aussi de son exposition.

Choisissez votre heure et fixez une fois pour toute la luminosité de votre œuvre : couleurs, orientation, densité et volume des ombres.

Au besoin, prenez une photo… car la situation aura sûrement évolué la prochaine fois que vous lèverez le nez de votre chevalet.

Astuce : Travailler progressivement la lumière

Apporter des ombres et des touches de lumière est la meilleure manière de faire vivre un paysage et d’en souligner les principaux sujets. Pour éviter toute erreur, réservez les forts contrastes au premier plan, et atténuez-les à mesure que vous vous rapprochez de l’horizon.

7. Trois pièges à éviter

Trop valoriser le premier plan, au risque de faire oublier le reste. Un paysage est une composition équilibrée, pas un sujet entouré d’un décor.
 

Travailler le nez sur votre chevalet : reculez régulièrement de quelques pas pour vérifier proportions et perspectives. Vous pouvez même regarder votre œuvre le dos tourné, dans un miroir. Vous, verrez on y décèle souvent des petites anomalies à corriger.
 

Reproduire les choses comme elles devraient être : les feuilles d’un platane sont vert brillant et les collines immenses… Mais luminosité et proportions modifient ces vérités en permanence. Observez… et dessinez ce que votre œil vous montre. Ne vous cantonnez pas à la simple réalité !