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Les différentes techniques de la gravure

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Auteur : Charlotte Reine

 

La gravure est une technique qui consiste à réaliser des tailles en creux sur le métal avec un outil ou un mordant (un acide) sur une plaque de métal. 

C’est cette dernière qui sera encrée puis essuyée et passée sous presse.

Son impression sur papier est appelée gravure.

On la reconnait à l’empreinte en creux (« cuvette ») laissée sur le papier par la pression exercée par la presse lors du tirage.

1. La gravure à la taille directe

Elle est réalisée manuellement avec un outil creusant directement le métal. On peut utiliser une pointe sèche, un burin, un berceau, un grattoir et un polissoir. (Voir fiche Matériel : Choisir ses outils de base pour la gravure)

La pointe sèche est à la fois un outil et le terme utilisé pour désigner le procédé de la gravure. Son résultat est appelé « gravure en taille-douce ».

La technique de la manière noire (grainage uniforme de la plaque sous forme de petits trous grâce à un outil appelé berceau) permet d’obtenir un noir absolu à l’impression.
Le velouté des noirs et la douceur des valeurs de gris sont la particularité de la manière noire qui demande, comme la technique du burin, une très grande maîtrise et un long apprentissage.

2. La taille indirecte à l’eau-forte

L’eau-forte est le nom donné à l’origine à l’acide nitrique utilisé pour mordre la plaque de métal. On utilise aussi le perchlorure de fer qui est moins toxique. Selon le résultat désiré, il existe différentes techniques pour protéger le métal en laissant à découvert les parties destinées à la morsure.

Les principales sont :

La gravure vernis dur :

Le vernis dur est une technique permettant de graver en creux, sur métal, souvent le cuivre. La plaque est recouverte d’un vernis protecteur ; au moyen d’une pointe, on dessine sur le vernis, ce qui entraîne la mise à nu du cuivre.

Une fois le dessin achevé, on plonge la planche de métal dans un bain d’acide ou de perchlorure de fer. Le métal est mordu où le vernis a été enlevé ; plus on laisse la plaque dans l’acide, plus la morsure est profonde : l’acide n’attaque que les endroits où le cuivre n’est pas protégé. L’encre se plaçant dans les creux, elle apparaîtra sur le papier après passage sous la presse.

Les parties blanches sont les parties protégées par le vernis

Le vernis mou :

Ce procédé dit « à la manière de crayon » permet de dessiner librement à travers un papier ou un tissu directement sur le vernis. Après le bain dans l’acide, la morsure se rapproche du dessin à la mine de plomb.
On peut également grâce au vernis mou reproduire des effets de matière à partir de végétaux ou de textiles.

L’aquatinte :

Ce procédé consiste à recouvrir la plaque de métal d’un voile de résine de colophane en poudre.
Après cuisson, les grains de résine fondent et collent à la plaque. La morsure se fait entre tous ces petits points faisant office de réserve.

On obtient ainsi une surface composée de points plutôt que de traits avec des surfaces de différentes valeurs, en fonction de la durée des bains.

La gravure au sucre :

Cette technique permet de dessiner directement au pinceau avec un mélange de sucre en poudre et d’encre de chine, soit directement sur la plaque soit sur une aquatinte préparée pour le bain d’eau-forte. C’est ce dessin qui apparaitra en noir à l’impression.

L’essence de lavande :

Cette technique de gravure consiste à réaliser un dessin au pinceau (ou à la plume) trempé dans l’essence de lavande, directement dans le vernis. Les parties découvertes par l’essence de lavande seront mordues dans le bain d’acide et créeront les noirs à l’encrage.