Aller au contenu principal

Vendre ses œuvres

Notez cet article
Average: 4 (1 voter)

Céder une œuvre pour la première fois est un moment important, qui soulève nombre d’interrogations. Prix, statut et fiscalité des revenus obéissent à des règles précises.

Comment vendre ?

En direct

Vous pouvez recevoir des clients chez vous, en proposant vos créations chez un tiers non professionnel ou en participant à une manifestation.

Vous pouvez vendre dans des lieux non dédiés à l’art, même si vous n’êtes pas présent. Les gérants de restaurants, par exemple, préfèrent, pour des raisons comptables, voir l’acquéreur rédiger un chèque à votre ordre, et vous demander de leur rétrocéder ensuite leur éventuelle commission.

 

Via un intermédiaire

Dans les galeries (physiques et en ligne), auprès des marchands d’art ou lors des ventes aux enchères.

Le professionnel vous versera votre part après un délai compatible avec sa trésorerie.

 

Aux enchères

Elles ne concernent pas seulement les salles mondialement connues et les œuvres anciennes.

L’étude organisatrice fixe, après estimation par ses soins et en accord avec l’artiste, le prix initial et celui dit « de réserve », au-dessous duquel la vente ne se conclura pas.

Astuce : Louez votre art

Certaines entreprises, désireuses de changer régulièrement de décor, préfèrent louer des œuvres auprès de sociétés spécialisées, pendant une durée déterminée. La vente est également possible par l’intermédiaire de ces loueurs.

À quel prix ?

Notoriété, expertise, prix obtenu lors de ventes précédentes… Divers éléments, à caractère statistique, permettent aux professionnels de fixer la cote d’un artiste.

-Faites-vous une idée en visitant diverses galeries, réelles ou virtuelles, et consultez les professionnels : ils ont un jugement sûr ! Les galeries, marchands d’art et autres commissaires priseurs travaillent d’abord pour vous… tout en évitant de leurrer leurs éventuels clients, car leur réputation en dépend.

-Faites expertiser vos créations en ligne, sur photo : pensez que ces estimations resteront indicatives, notamment aux yeux de votre assureur !

Un conseil : ménagez le porte-monnaie de vos clients ! Le grand public dispose souvent d’un budget limité. Mieux vaut céder vos premières œuvres à un prix modique, plutôt que de rentrer bredouille…

Astuce : Des avantages fiscaux !

Des mesures profitant à l’acheteur vous aident aussi…

-Les œuvres d’art sont exonérées de l’impôt sur la fortune.

-Aucune plus-value ne s’applique en cas de revente si l’acquéreur les détient pendant au moins 12 ans.

-En cas de succession, l’ensemble des objets à caractère ornemental (meubles, bibelots, mais aussi œuvres d’art) ne peut dépasser 5 % du patrimoine, et est donc taxé en conséquence.

Quel statut adopter ?

Travailleur indépendant : déclarez votre début d’activité auprès de votre centre des impôts, vous obtiendrez une immatriculation Insee (numéro SIREN et code APE 923 A). Les revenus sont imposés au titre des bénéfices non commerciaux, avec exonération de TVA si vos recettes annuelles restent inférieures à 27 000 €.

Votre statut social : dès l’établissement de votre première facture, affiliez-vous à la Maison des artistes pour bénéficier de prestations sociales (maladie, maternité, vieillesse, allocations familiales, etc.).

Vous êtes déjà salarié pour une autre activité : déclarez vos revenus artistiques au titre des bénéfices non commerciaux et affiliez-vous à la Maison des artistes, même si vous possédez déjà d’une couverture sociale.

Mémo : Pour protéger vos œuvres

« L’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit d’un droit de propriété exclusif et opposable à tous. » Encore faut-il le faire savoir et revendiquer la paternité de ses créations. Cette protection s’étend jusqu’à 70 ans après le décès de l’artiste. On distingue la propriété intellectuelle (droit moral du créateur, intégrité de l’œuvre, etc.) de la propriété patrimoniale (droit d’exploitation, commerciale ou non). L’organisme concerné dépend de la nature de l’œuvre : ADAGP pour les arts graphiques et plastiques, SCAM pour les créations multimédias, INPI pour les inventions, etc. L’adhésion à l’ADAGP coûte 15,24 €. Elle perçoit et répartit les droits d’auteur, et offre aussi une protection juridique à plus de 80 000 artistes (http://www.adagp.fr).